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Turquie hospitalière

Au delà des pré-supposés politiques et religieux, 2, 3 choses bien concrètes pour le voyageur français lambda en Turquie.

Un pays qui parait en expansion terrible, des infrastructures démentielles : en terme de routes, de voies ferrées (ici, on rase les montagnes, pour de vrai !), d'universités (en photo ci-contre, oui, sous les spot-lights, l'université de Ardahan, petite ville de 17 000 habitants environ), d'immeubles en construction, la Turquie possède un nombre de grues incalculable.

En terme également de mosquées, qu'on trouve un peu partout, de la mosquée provisoire en algéco liée à un chantier, à la mosquée de la station de ski ou de station d'essence (ou plus exactement, de gpl... ici, le gazole tourne autour de 4,45 lires turques (ce qui équivaut à 1,15 €), de multiples véhicules fonctionnent donc au gaz).

En terme d'emplois, où souvent, on se disait qu'il y avait 6 employés à attendre le client...

Un pays où l'on vous distribue les sacs plastique à la pelle, en emballant et sur-emballant plus que nécessaire. Plastiques que l'on retrouve bien évidemment plus tard, mais qui fait vivre également une frange de la population récupératrice, tout au moins, dans les zones urbaines et touristiques. L'on voyait déambuler des personnes équipés d'un bag énorme sur une charrette à bras (ou un gros diable) entasser ou des plastiques, ou des cartons... Ci dessus, en plein Istanbul, un jeune avec son bag trop rempli dans une rue trop en pente, contraint de se hisser pour pouvoir peser de tout son poids pour le mettre en mouvement. Sans parler de la dangerosité d'un tel attelage en ville !

Un pays où la présence militaire, gendarmière, policière est réelle et visible : des zones interdites, barbelifiées, privatisées, en voisinage direct avec d'autres activités moins secrètes.

Et un pays où réellement, l'accès à Wikipedia est bloqué depuis le 29 avril dernier, on peut voir le début de l'article mais cliquer sur le lien est impossible. En cause de cette censure gouvernementale (et selon ce même gouvernement), des articles suggérant que l’État turc est aligné voire en coopération avec des groupes terroristes.

Bien sûr, nous avons également lus les articles parlant de la mort lente de la liberté ou de la démocratie en Turquie, nous sommes informés de l’écrémage effectué dans les organes universitaires, de presse ou de droit international (on déplore l'arrestation du président d'Amnesty Turquie faite le 6 juin, celle du journaliste français Mathias Depardon, détenu pendant près d'un mois, et tous les autres enfermés arbitrairement), on a même signé des pétitions. On nous a fait part également et directement de désertion de certaines nationalités dans les universités et ailleurs, de tensions (si ce n'est de fracture imminente) entre tradition et ouverture. A Antalya, une station touristique de bord de mer noire, ils viennent d'interdire la consommation d'alcool en public.

Un pays fier de son identité, le drapeau turc est partout !

Par ailleurs, le père fondateur Ataturk (ou Mustafa Kemal) est lui aussi partout !

Statues, boulevards, rues, panneaux, drapeaux...

Il est celui qui a fondé la Turquie moderne, laïque, européenne.

Celui qui a rendu l'école obligatoire, l'égalité des citoyens (hommes et femmes), la séparation de l'église et l'état...

Et on peut espérer que toute cette population majoritairement ouverte réagira à temps, et ne se laissera pas aveugler par l'expansion visible, car depuis une dizaines d'années, que de mouvements et de développements.

On voit quand même assez mal cette jeunesse se laisser faire sans rien dire.

En tout cas, pour les petits frenchies que nous sommes, voilà ce qu'on a vu en Turquie : des sourires, des accueils de dingue où des gens qui semblent avoir moins que vous (et ce moins est tout relatif) vous offrent quelque chose, spontanément, gentiment, gracieusement....

On en a senti les prémisses à la frontière car on a tout de même traversé l'Europe sans carte verte, et alors qu'on s'attendait à un passage plus difficile, les douaniers se sont montrés conciliants pour qu'on puisse, grâce à la technologie moderne, récupérer ce précieux document.

On le constate radicalement du côté d'Istanbul, alors qu'on cherchait à prendre un peu de distance avec la gentille mais fatigante effervescence, on se retrouve au nord du Bosphore (à Rumeli Feneri), sur un site remarquable. Un groupe de jeunes en train de faire l'apéro nous offre barres chocolatées, pipas et leçons de danse... On ne partagera pas le verre alcoolisé de l'amitié à la bretonne, mais ça compte tant !

En redescendant le Bosphore (du côté du quartier de Beykos) on demande à s'incruster avec le camion dans une petite impasse en contrebas de la route principale au milieu d'un poulailler.

Non seulement, les hôtes des 2 maisons de l'impasse acceptent mais nous offrent le çai (prononcer tchai : un thé peu fort en téine et dont les locaux consomment des litres par jour) et le repas.

Le lendemain matin, c'est le kahvalti (petit déjeuner turc salé) qui nous est proposé. Il est composé de multiples petits plats, avec des petites fourchettes, des œufs brouillés, tomates coupés, concombres, fromage frais, yaourt, roquette, pâte yufka...le tout arrosé de çaï !

C'est le neveu qui a pris la photo (dommage..).

Et au mot photo, tout le monde accepte mais madame réajuste le foulard et prend une mine sérieuse...

Du côté de Erciyes, en plein ramadan, alors qu'on profite du mode 4x4 de not'B, on dort au sommet de la montagne, seuls au monde, avec un réveil avant 5h du mat' pour profiter du rosissement de la neige des sommets.

Le lendemain, on tente de nouveaux chemins pour en descendre.

On arrive en bout d'une route, où se trouve un campement rudimentaire où vit une petite famille.

Là encore, sous les tentes, c'est le fameux petit dej qui nous est offert avec de multiples denrées faites maison et dont on est les seuls à profiter (ben vi, c'est toujours ramadan)

Et on ne cite pas le patron de bar dans un village qui nous offre le çai ("he's a good man" nous dira un client), ou encore à Ardahan, pour nos dernières douceurs (turkish kahve et douceurs sucrées) où on choisit 3 petits gateaux et le patron nous vante les merveilles d'une quatrième.

Que l'on trouve sur l'assiette qu'il nous apporte quasiment en rougissant...

Bref, on aura passé quasiment un mois en Turquie (un peu contraint, voir l'article "Feuille de route") mais quel mois !

La Turquie et ses habitants, approuvés et recommandés par Not'B !

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