C'est en l'an 2075 que nous sommes entrés au Népal !
Tout est différent ici, le décalage horaire avec la France est de 3h45 (15 minutes avec L'Inde !), le calendrier (l'ère népali commence en 57 avant JC, à partir du règne de Bikram; le mois de Baisakh qui débute l'année correspond à nos avril et mai... ), l'écrit en devanagari (comme l'hindi), un drapeau qui n'est pas de forme rectangulaire mais qui se compose de 2 fanions assemblés.
A cette période de l'année, c'est à dire fin juillet, on y est en pleine mousson...
Un dicton dit "Apple tree, apple tree... Nepal is a small country !" Not so small in fact ! ;)
En effet, le Nepal est environ 4.5 fois plus petit que la France, mais avec ses 29 millions d'habitants, il est presque 2 fois plus dense (la densité est de 200 habitants au km2)
C'est le pays des extrêmes, entouré par l'Inde au sud et le Tibet au Nord (n'allez pas faire l'erreur de parler de la Chine, elle est bien plus loin !!)...
On y trouve les montagnes les plus hautes du monde, une soixantaine d'ethnies différentes, 3 zones géographiques : montagnes au nord, collines au centre et les plaines du Terrai au sud et par conséquent, une grande variété de paysages. On y trouve aussi une pauvreté radicale, et une pollution importante. Le Népal a le second rôle dans ce classement des pays pollués, derrière le Bangladesh.
Une arrivée à Kathmandu en image assez représentative...
Un Népal globalement vert et plutôt chaud nous attendait donc, mais pas seulement, il s'est révélé assez brun et blanc ! Et mécanique également...
Une aventure singulière, étonnante, enrichissante !
Le Népal au vert...
Très agricole, la moindre parcelle cultivable l'est ; même si seulement 20% de la surface du pays est cultivable ! Le népalais optimise ces "champs" qui ne semblent parfois accessibles qu'aux cabris ! Des parcelles de quelques cm2 et hop, un plant de riz, ou de maïs, ou de choux en fonction de l'altitude...
La dureté de la vie, de travaux des champs ou d'ailleurs très "travailleurs de peine", portant des paniers en osiers chargés de plants, de cailloux, de graviers de rivière... usant et fatiguant le corps, mais pas l'esprit !
Le Népal au brun...
Humide, boueux, très boueux, assez dangereux et sismique... la route est complexe..
Pendant que les locaux gèrent comme ils peuvent les difficultés de déplacement, nous, on se fait plaisir et on fait du 4x4, Not'B est vraiment un membre de l'équipe, ce voyage ne serait vraiment pas le même sans lui ! Sans ce type de véhicule, quand même super adapté !
Des journées entières en mode 4x4 sur les quelques 2600 km qu'on a parcourus dans ce "petit" pays...
6 heures pour 35 km une fois ! Embourbements des bus et des camions, routes coupées par des glissements de terrain...Les bus promettent un voyage amusant, il l'est !! Sportif aussi !! ;)
Petite frayeur de notre côté avec une surchauffe des freins pendant la descente de Phaplu.
C'est un tas de cailloux, en fait, un éboulis qui nous a permis d'éviter le pire...
A la népalaise, des branches et des petits cailloux ont indiqué l'incident ! On y est resté quelques heures, avons purgé les freins sur place, et serré les fesses lors du redémarrage et de la descente.. Et savouré encore plus le fait d'être toujours bien vivant depuis !
Au Népal, les triangles ne servent qu'à la décoration des camions croisés sur la route !
Des beaux camions !!
Les dangers de la route sont démultipliés avec des chauffeurs de camion ou de bus à peine en âge de conduire ou presque, des rois de la route... ou des jeunes branchés sur leur motos, casques relevé sur la tête quand il est présent, à couper le moteur pendant ces mêmes descentes où l'on a risqué notre peau, la vraie...
On aura passé au Népal de longs moments au garage d'Irwin à Kathmandu.
Irwin est lui même un traveler, et il accueille bien volontiers des "overlanders" du monde entier ! Et il est exceptionnel !
Conseils, infos, partage d'expérience, rencontre de quelques amis à lui fort sympathiques (Raag : un artiste qui a participé à la déco de Not'B et Binduraag sa femme, et d'autres... ), des soirées bien chaleureuses...
L'occasion également de quelques promenades dans Kathmandu.
Il faut rappeler que l'année 2015 a été très meurtrière et douloureuse dans ce pays, avec un séisme de magnitude 7.8 le 25 avril, et un second de 7.3 le 12 mai : un bilan de 8700 morts et 22500 blessés.
On s'en souvient bien ici, le traumatisme est présent. On a eu l'occasion de ressentir une secousse d'à peine quelques secondes alors qu'on buvait un thé du côté de Dulikhel : les femmes qui se faisaient le henné, les vendeurs, les enfants ... tous se sont rassemblés, en quelques secondes, au milieu de la rue...
De nombreux secteurs sont encore en cours de reconstruction et les bâtiments restant debout en portent les stigmates...
Dans le quartier historique de Durbar, où se trouvent rassemblés quelques monuments et temples classés au patrimoine mondial, ces séismes ont eu raison de plusieurs d'entre eux, et les autres ne tiennent encore que par la volonté des dieux et des pieux !
Le quartier historique de Patan n'est pas en meilleure forme... Mais ce qui nous a plus intéressés, ce sont les multiples artisans : bois, acier, osier, pierre, les savoirs-faires sont multiples.
Nos pauses au garage d'Irwin nous ont permis d'effectuer un changement de pneus (histoire d'intervertir un peu l'usure des pneumatiques), la peinture sur notre table, la modification du klaxon (qui est un peu moins ridicule), la réparation du silencieux de l'échappement qui devenait bringuebalant, et surtout, surtout !
La mise en place d'un ventilateur : un vrai !!
On a parlé dans un article pas tout récent du fait que Not'B n'était pas un grimpeur... Chauffage à fond, et quelques haltes obligatoires par grosse côte !
On se sent surtout un peu (complètement) débile de n'avoir jamais envisagé de relier deux câbles détachés depuis le départ ...On repense à toute l'équipe des "petits gros" et le week end découverte lors d'un rasso à Corcoué...
Irwin, à peine moqueur, nous conseille de contacter le Guiness book : presque 40 000 km sans ventilo, à gérer les hausses de températures, ça se mérite !
Une modification bienvenue et à point nommé pour nous permettre d'envisager sereinement de nouvelles grimpettes avec Not'B, et on s'est tous fait plaisir !!
Histoire de voir cette autre couleur népalaise...
Le Népal au blanc..
Pour nous d'abord, le blancs des nuages qui montent et envahissent...
plus vite qu'un cheval au galop, des ambiances fantomatiques...
Évanescence magnifique mais un peu trop... ;)
Trop souvent, les montagnes se cachent sous ces épais nuages...
Il faut savoir se lever tôt, très tôt, dès potron minet, pour profiter de l'éclaircie et de la vue..
Comme la montée au temple de Kalinchok, depuis le village de Kuri sous la pluie...
Venons en au blanc des sommets ! C'est la principale raison pour laquelle des touristes font le déplacement...Taquiner l'Everest et le toit du Monde ! On y vient pour risquer sa vie ?
Dans la série "bobologie", le genou de monsieur et l'épaule de madame sont souvent présents.... Mais cette fois, c'est un pied d'athlète qui porte bien mal son nom et qui nous a un peu cloué dans nos déplacements piétonniers, il nous a valu une seule nuit à Phaplu, base de départ pour quelques points de vue de ce géant...
Pragmatiques et modestes, on a opté pour le Ganesh Himal autour duquel on tourné un moment..
Une route coupée nous a fait nous stopper au village de Dhunche duquel on est parti rejoindre le lac de Gosainkunda, un petit trek" sans guide (ce n'est pas obligatoire, faut pas croire tout ce qu'on vous dit !! Indications claires, guest-house ou loggia toutes les 2-3 heures)...
On l'a fait sous la pluie parfois, les montagnes continuant à se cacher sous les nuages... ;) et nous cacher dans les nuages !!
Ce joli lac de montagne à 4 310 mètres d'altitude est entouré de multiples autres, la légende raconte qu'il a été formé à partir du creusement de la terre par le trident du dieu hindou Shiva : ce dernier aurait bu un poison et aurait voulu désespérément de l'eau froide pour étancher la chaleur écrasante du poison.
Magnifique ! Mais encore une fois dangereux...Ah, ce Népal !
Le mal des sommets est réel, l'homme n'est pas adapté à vivre à de trop hautes altitudes...
En fait, l'homme s'adapte à tout !
Il s'avère en effet que les populations des sommets ont subi d'importants changements physiologiques et génétiques, en particulier des systèmes de régulation de la respiration et de la circulation sanguine...
Les sherpas peuvent porter quelques trentaines de kilos, on croise des locaux en tongs, ou cigarette à la main, à peine essoufflés !
Mais, pour nous, pauvres petits européens de la plaine, on l'a bien senti ce "mal des sommets" et la raréfaction de l'oxygène nous a fait bien en chier pour cette promenade aux 2 700 mètres de dénivelé !
La soirée et la nuit passée au lac de Gosaikunda s'est révélée compliquée...
Froide, de par l'absence d'isolation dans les loggias, avec les crânes enserrés dans des étaux douloureux, et un réel manque d'appétit le soir (Philippe s'est dévoué et a achevé mon plat !!).
On a tout de même au matin, marché quelques kilomètres encore, pour rejoindre la passe de Suryakunda à quelques 4 610 mètres d'altitude !
Un environnement splendide, entourés de sommets enneigés, et la fierté de l'avoir fait !
Splendide, mais à noter tout de même, et comme tout le temps ou presque, quelques déchets à déplorer le long de ce parcours en altitude... Quelques semaines plus tôt, un festival en l'honneur de Shiva y avait été organisé, et les habitudes de jeter là où on se trouve, quelque soit l'endroit, existent aussi ici malheureusement...
Le petit déjeuner du lendemain à seulement 3900 mètres s'est éternisé quelque peu...
En plus de ces trois couleurs, le Népal en possède plein d'autres !
Un toit du monde en arc en ciel au fait ! On y trouve toutes les couleurs des drapeaux de buddha partout, car, et on le voit écrit souvent, buddha est né au Népal...
Encore des images en stock ? En voici encore quelques unes...
Décidément, on vous gâte, hein ??
La vie des champs, et des villages perchés... le népalais est un marcheur !
Les histoires de routes improbables avec des gués impressionnants ! Plus encore en 2 roues !
De notre promenade aux sommets !
De quelques panneaux de santé publique qui nous ont grandement étonnés ! On en trouve régulièrement dans les petits villages, et sur le bord des routes.
Pour la plante en arrière plan sur le second, que les connaisseurs reconnaitront sûrement, il faut savoir qu'elle pousse comme du chiendent par ici, mais sa consommation est interdite par les autorités... Sans en faire l'apologie, tous les fumeurs que nous avons pu croiser sur notre route ont été des gens plutôt ouverts d'esprits et forts sympathiques ! :)
De quelques merveilles artisanales et architecturales locales !
Tout ça ne serait rien sans le sourire des népalais !
Lesquels sont, il faut le dire, gentiment roublards, mais avec le sourire toujours ! Un tarif pour les les locaux, un autre pour les étrangers... On ne parle pas de sommes importantes, mais il nous a fallu parfois négocier la facture ;) La meilleure solution étant d'anticiper et de demander le prix avant !
Après Irwin, mention spéciale à Nima, pour sa chaleur et son amitié... et grâce à qui on a pu cuisiner les "nouros", une sorte de fougère comestible des montagnes
Et des autostoppeurs qui ont pu faire un tour dans Not'B (la technique fonctionne bien, on a même eu l'occasion de la tester)
Et de tous les autres... Des joueurs de petits chevaux au lancé de dés si ostentatoire !
Au plaisir pour la suite de nos aventures !!
