Nouvelle entrée en Inde, plutôt version nord ! A l'ouest du Népal...
Maintenant qu'on a fait notre "trek" à pied, il est temps de côtoyer les sommets avec Not'B, qu'il ne soit pas en reste...
Notre programme est relativement simple : atteindre Manali, puis Leh dans l'état du Ladakh, boucler par la route des dieux qui traverse des passes à près de 5000 mètres d'altitude, arriver à Srinagar dans le Cachemire indien, puis descendre vers Amristar et la frontière avec le Pakistan.
Et oui, un visa de transit depuis l'ambassade de Kathmandu est non seulement possible, mais on l'a en poche ! Sa validité de 1 mois seulement nous oblige à être rapides !
Leh est la ville la plus himalayenne et tibétaine de l'Inde, enfin, à ce qu'on nous en a dit..
Des indiens bouddhistes des montagnes, en voilà une rencontre qui fait rêver !
Les programmes sont bien évidemment faits pour passer au plan B qui s'improvise en fonction des conditions.
Lesquelles se sont révélées bien compliquées en cette saison, on est à la fin du mois de septembre et rien ne se passe comme prévu ; à moins que ce soit plutôt, tout se passe à l'indienne ;)
Bloqués d'abord à Kullu, car les 2 routes vers Manali, de chaque côté de la rivière Beas sont coupées, emportées par et dans la rivière.. .
Les locaux se débrouillent comme ils peuvent avec des petites passerelles, dans une organisation toute indienne ;).
On décide donc de faire une autre boucle pour atteindre Manali en passant par la vallée de la Spiti !
Spiti signifie la "terre du milieu", et effectivement, on pourrait se croire dans un film tiré d'un roman de Tolkien, sur une magnifique terre entre l'Inde et le Tibet.
Cette route est appelée "la route des lamas". La Spiti (on parle de la rivière) prend sa source dans le massif montagneux himalayen, elle nait des glaciers à quelques 4900 mètres d'altitude, et elle dévale, elle dévale allègrement le long d'une route qu'on remonte.. :) tout aussi allègrement avec Not'B équipé de son ventilateur !
Cette vallée est également grandement minérale, avec ses routes (ou ses pistes) peu larges et sinueuses, entre les rochers susceptibles de se décrocher à tout moment...
Certains panneaux ont le mérite d'être clairs! Zone de chute de pierres : stop, regardez, passez !!
On est plutôt éblouis que peureux, mais cette route se révèle parfois bien dangereuse...
Au long du parcours, on croise des petits villages perchés ou pas, et surtout, de multiples temples bouddhistes et authentiques...
Cette vallée possède en effet une culture bouddhiste toute particulière ! Comme un avant-gout du Ladakh ?
Et notamment le monastère-forteresse de Key, et ses moines par milliers...C'est le plus grand de cette vallée, et il a subi des épisodes de destruction (les mongols, les sikhs, un tremblement de terre) et de reconstruction... Ce qui confère à l'ensemble un aspect étonnant.
On arrive au bout de la vallée de la Spiti, au village de Lossar, où décidément, les dieux ne sont pas avec nous... On y reste bloqués car les récentes neiges ont déjà provoqué une petite avalanche et un éboulement de terrain, nous empêchant d'aller plus avant...
On attend plusieurs jours ici, en espérant que les travaux vont se faire rapidement, on en profite pour randonner un peu, amuser les enfants du coin à leur sortie d'école, faire une lessive qui manque presque de nous déclencher l'onglée, ... C'est qu'à plus de 4000 mètres d'altitude, les températures sont fraiches !
Les travaux n'avançant pas, on passe au plan C...
Pas d'autre choix que de revenir sur nos roues par la vallée de la Spiti.
Le cadre est magnifique, on s'en est pris plein les yeux à l'aller, on s'en remettra de devoir faire le retour...
A noter les conditions de travail des ouvriers... Toute la famille est présente, au détriment de toute notion de danger ou de précaution, et quand ils ne vivent pas sous tentes, ils sont dans des bidonvilles. Le mot ici est plus que juste quand leurs habitations sont réellement réalisées à partir de bidons aplatis et cloutés entre eux !
Dans cette vallée, outre le travail lié à la réalisation d'une "belle" route sécurisée, on trouve deux autres ressources économiques... Des plantations de pommiers par milliers au début (quand on est en dessous de 3000 mètres d'altitude). Ces pommiers sont couverts de centaines et centaines de pommes et le trafic induit est étonnant...
Les cagettes de pommes transitant sur des espèces de tyroliennes, les camions chargés de cartons, des lieux de tri et de sélection...
Le troisième volet est le tourisme... A cette époque de l'année, et comme les routes vont être coupées, il s'agit de s'occuper de l'hivernage. Et notamment du nettoyage des couvertures et autres pour préparer la future saison. Ce qui permet de voir des scènes intéressantes en bord de la Spiti rivière.
Il faut savoir que le Ladakh n'est accessible par la route qu'une petite partie de l'année. Dès le 15 octobre, c'est officiel, il faut attendre la longue période d'hiver et revenir en mars !
On rejoindra la frontière en passant par Dharamsala, lieu d'accueil politique du Dalai Lama et de pas mal de tibétains.
Sur les quelques 150 000 exilés tibétains, la plupart sont en Inde, puis au Népal...
Le musée du Tibet et les quelques voyageurs étant passés par le Tibet racontent une politique d'acculturation efficace, la machine chinoise fonctionnant malheureusement à plein régime.
La dernière étape de cette route indienne est Amritsar. Dans cette terre de l'état du Penjab, on trouve en majorité des sikhs.
I love moustache !
Et pas seulement, cette religion du sikkhisme, selon les préceptes du fondateur Guru Nanak (15ème siècle) nous parait bien noble. Un premier Guru qui a été suivi par 9 autres...Le sikkhisme est basé sur la théorie du karma et de la réincarnation...
Et on évite les réincarnations en renonçant aux vices (alcool, tabac, chair animale...), en surmontant son propre égoïsme et en menant une vie intègre et honnête...Il s'agit d'un monothéisme qui comprend que toutes les religions mènent à Dieu !
La règle des 5 K soit être suivie : le Kesh qui représente l'interdiction de se couper les poils, cheveux, barbes... Le turban qui couvre les cheveux est bien pratique pour gérer une longueur démentielle... Mais, la taille de barbe est une occupation, et nombre de sikhs sont finalement très "hipster" !
La Kangha qui est un petit peigne de bois qu'ils portent en permanence dans les cheveux, le Kawra qui est un bracelet comme une boucle sans fin, le Kacchera : un pantalon bouffant resserré aux genoux et enfin, à la ceinture, on trouve le Kirpan qui est le poignard recourbé, une sorte de dague (parfois miniature) juste pour se rappeler qu'il faut parfois se battre pour défendre une liberté de conscience...
Un petit tour au temple d'or. On parle normalement de Gurdwara pour parler de ces temples sikhs, et il se trouve dans le monde 5 temples majeurs dont celui d'or fait évidemment partie. On peut même dire qu'on y est, au cœur du sikkhisme.
On s'approche dangereusement de la frontière pakistanaise, on en profite pour assister à la relève de la garde à la frontière indo-pakistanaise. On s'attend à une épreuve de force, mais on est plutôt au cirque !
Une autre journée à préparer le camion tout en profitant de notre excellente connexion indienne : on aura payé 390 roupies (moins de 5 Euros) pour un mois avec 1,4 Giga par jour...
Qui dit préparation de camion dit nettoyage, "planquage" d'une bouteille de rhum (chuutt...) pour affronter le nouvel an et les 50 ans de Philippe dans des contrées qui s'annoncent plutôt sèches (on parle du Pakistan et de l'Iran tout de même !), papiers en ordre et hop...
Pakistan nous voilà !!
Mais avant d'y venir, résolvons ce problème épineux... Plus on s'en prend plein les yeux, plus le nombre d'images se démultiplie... La sélection n'est pas facile !
Bon plaisir de vos yeux donc !
De la route !!
Des rencontres...
Raymond le cycliste (Cf. Rencontre) que l'on recroise un an après...
Monique et Jean-Pierre, qui vont devoir eux aussi s'adapter et bouleverser leur programme, initialement quasi identique au nôtre...
Xavier, le motard catalan, avec lequel on passe plusieurs jours à Lossar, ici, sa carte du Pakistan, amputée de sa partie Cachemire par un douanier indien trop zélé..
Ou encore un groupe de bikers indiens nous ayant offert le repas en cours de route !
Ou encore....
Des conditions de travail et de vie hallucinantes !!
Du temple et du bouddhisme et de la paix et de l'harmonie, malgré tout ! Et surtout !
Des moinillons en quête d'un peu de distraction autour de Not'B, et ci-dessous, le monastère de Key vue du dessus...
De la hauteur (4300 mètres d'altitude avec Not'B), du beau et du possible !!
La bise à tous ;)
