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Bangladesh : une expérience - Episode 2

Le B de Bangladesh, c'est pas le Not' ! Pour sûr !

On l'a quitté en Corée, le 22 novembre, entre les mains d'un transitaire pour une longue traversée...

On arrive du Cambodge par avion direct au port de Chittagong...On n'est pas prêt, du tout... Rien ne peut préparer !

On trouve d'abord étrange que notre référent à Chittagong nous demande nom de société, et notre compte en banque au pays. De leur côté, ils s'étonnent de voir 2 blancs becs vouloir récupérer "leur" camion, Not'B quoi, not'zone de confort...

Let it B - Not'B dans la soie - Bangladesh - Importation véhicule

On arrive à se faire comprendre, à se faire envoyer avec un agent d'importation au Custom Clearance de Chittagong.

Un bâtiment très central à côté du port, des "bureaux" multiples, des bruits de rue et de couloirs, on y braille, et comme partout ailleurs, on s'y racle bruyamment la gorge !

Une gentille dame nous a reçus, seul moment normal de cette journée de dingue, on explique que ce camion, on n'a surtout pas la vilaine intention de l'importer et de le laisser là ensuite. Elle entend, elle hoche la tête (du mauvais coté semble-t-il). Cette pratique est faite à tous les niveaux.

Et nous assène quelle sera Not'Mission : évaluer le poids de notre pays avec une lettre de notre ambassade de France, et demander une autorisation d'importation exceptionnelle à la chefferie des douanes et des impôts (le NBR = le National Board of Revenue).

Dans la foulée donc, direction la capitale Dhaka (en bus, autre folie...).

A Dhaka, on rencontre M. Le Consul. Un manque d'enthousiasme flagrant, il nous prévient des difficultés à son propre niveau d'ambassadeur, alors, de simples citoyens en balade, avec cette idée folle... Il nous fait rencontrer un gentil fonctionnaire à la française, courtois et aimable : M. Mizanur.

Première lettre à l'attention des douanes. L'ambassade nous fera 4 lettres au total.

L'ambassade nous met ensuite entre les mains d'une société d'import-export, avec laquelle elle travaille. On rencontre, raconte et explique. Henry Jacob, son directeur d'origine australienne, nous croit et croit en nous, confiance, sourire et apaisement : on va y arriver !

Après quelques jours, on obtient enfin un rendez-vous au fameux NBR.

5ème étage, on passe rapidement devant un bureau, on attend mais ne sommes pas introduits, on descend d'un étage, on atteint un bureau avec un mec occupé. D'autres "clients" y patientent.

Le Second secrétaire passe rapidement dans ce bureau pour se rendre dans le suivant, et nous accorde moins d'une minute d'attention.

Verdict rapide : on ne peut déroger à la règle, le Bangladesh ne reconnait pas le Carnet de Passages en Douane. On doit donc assister à la visite du véhicule, à Chittagong, pour estimer le montant d'une caution bancaire qu'on récupèrera "facilement" à la sortie du pays. Pas de document écrit. Jamais de document écrit de l'administration, ce serait sans doute trop engageant !!

Ok, retour à Chiggagong, encore en bus...Y'avait plus de place dans le train... On rejoue notre vie une nouvelle fois ! Mais ce sera la dernière, ils sont cinglés sur cette route la plus létale du pays...

Let it B - Not'B dans la soie - Bangladesh - Importation véhicule

Le 14 janvier, jour de l'anniversaire de Philippe, on voit enfin Not'B ! Maigre cadeau de consolation !

On s'aperçoit que la cabine a été "visité" par quelqu'un de légèrement malhonnête ! En fait, on avait laissé à l'avant quelques objets sans grande valeur (hé oui, presque 2 mois en Corée, ça rend beaucoup moins suspicieux puisque là bas, jamais personne n'aurait simplement osé penser s'imaginer en train de voler quelque chose ! Bref, les quelques babioles qui restaient à l'avant ont réussi à tenter notre voleur. Il apprécie l'art visiblement, il a volé notre magnette Chagall mais nous a laissé celle de Jacometti ! la boite à gant est par terre, enfin, ce qu'il en reste...

Not'B n'a plus aucun signe religieux, puisque ce fourbe a subtilisé la magnifique production artistique que nous avions confectionnée avec amour, sur le tableau de bord. A savoir, notre mascotte (cadeau de départ d'un ami pérosien).

Cette mascotte avait dans les bras un rameau d'olivier bénis, autour du cou un chapelet musulman offert lors d'un passage de péage en Turquie, le tout était à côté d'un "poï-poï" hortodoxe trouvé en Russie... Bref, de la valeur sentimentale !

Il a également pris le phare de longue portée qui était au dessus du camion à l'avant, et là, ça n'est plus seulement sentimental...

On le signale, mais dans un si long trajet, qui peut savoir qui a pu oser faire une chose pareille ? Un coréen sans doute ?? :-)

Fort heureusement, l'arrière est intact. On avait posé une paroi en bois, pour préserver cet espace. Ouf, bonne inspiration sur ce coup là !

Visite conjointe avec un douanier pour estimer la valeur de la caution bancaire, on attend le rapport....

On repasse donc au Custom Clearance de Chittagong. Avec 3 personnes de la société Homebound, on pénètre dans un open space : des scribouillards, des liseurs de journaux... ça parlemente, ça explique, ça intimide... Mais, non, refus catégorique du scribouillard d'apposer une quelconque griffe sur le document.

Let it B - Not'B dans la soie - Bangladesh - Importation véhicule

Let it B - Not'B dans la soie - Bangladesh - Importation véhicule

On attend donc le petit chef de cet espace.

Presque une heure à observer le petit manège autour de nous.

Il arrive, traite et arbitre, et un rapide NON fuse également.

La plupart des personnes rencontrées étaient sans nom.

Aucune carte de visite, des petits préfets en pagaille sans nom !!

C'est pratique pour eux, désolant pour nous...

Aucun donc en pouvoir de signer, une responsabilité folle pour un sans nom.

Ok, on baisse les bras, ils sont plus forts et cinglés que nous, on ne va pas se battre plus avant avec cette administration, on décide de le reshipper dans un pays plus "accueillant".

Possible oui, mais pas sans autorisation d'exporter émanant de la NBR.

Une blague ?

Non, non...

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Retour à Dhaka, en train cette fois.

Nouvelle lettre de l'ambassade ; malgré la première remarque de M. Le Consul "Mais, je ne vais pas signer pour demander l'exportation d'un véhicule qui ne m'appartient pas".

Dans le même temps, la première piste de dépôt de garantie se discute au plus niveau,..

Et oh ! Miracle !! Acceptation enfin, le 20 janvier ! Reste à compléter quelques formalités...

Henry de la société Homebound (ci dessous auréolé avec une partie de l'équipe) accepte de prendre en charge la caution, il nous restera à régler les dépôts de dossier, les autorisations de la NBR (qui se monnayent bien évidemment) et le stockage longue durée au port...

Une peccadille ?

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De notre côté, on prolonge notre visa pour rester dans les clous, faute des lenteurs de l'administration, on n'a pas le choix, et là encore, l'information et la méthode sont discutables.

Un petit fonctionnaire nous informe d'un tarif de 200 takas par jour : on demande donc une extension de 10 jours seulement.

Au moment de payer, un autre nous explique que le forfait est le même pour 1 jour ou 1 mois... Soit, forfait et un mois donc, qu'on puisse profiter un peu quand même du pays.

Trop tard, nous fait remarquer un autre, les 10 jours sont dans la machine...

Tant pis pour Cox's Bazar, Sylhet et autres coins potentiellement touristiques !

Et merci, service de l'immigration et des visas aux étrangers, de nous obliger à le quitter au plus vite votre pays, si accueillant !

Toujours est-il qu'au 29 janvier, soit plus d'un mois après notre arrivée, nous voici au volant !

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On a donc dû revenir à Chittagong, en train pour pouvoir revenir à Dhaka, récupérer une ultime lettre de l'ambassade de France, et prendre la direction de la sortie en véhicule. Incroyable, inespéré...

Pour un pays pauvre, le Bangladesh nous aura coûté cher, très cher, trop cher !

Let it B - Not'B dans la soie - Bangladesh - Importation véhicule

Tous les petits administratifs que l'on a croisé, et on aura compris qu'ils sont pléthores, n'ont aucune considération pour les simples touristes.

Les nombreux bureaucrates ne veulent surtout pas être dérangés, et estiment qu'on est juste bon à payer, attendre leur bon vouloir, fiers de leur petit pouvoir..

Comment pourrait-on conseiller à quelqu'un de venir dans ce pays avec son véhicule ?

La mère de l'humanité (ainsi que se fait surnommer la première ministre du Bangladesh - ci contre) ferait bien d'en donner un peu à sa petite bureaucratie !

Plaie d'argent n'est pas mortelle.

On relativise donc, on tente de relativiser...

D'autant qu'on se prend aussi quelques déboires plus personnels, et tellement plus graves... Que de larmes versées au Bangladesh ! Que de craquages...

Le mot 'Sista" revient dans la bouche de pleins de mecs, la vraie sista, elle, se bat contre une maladie où le pronostic vital est engagé. Un sentiment d'abandon car le petit manque terriblement.

Un shipping, ça a un cout. Et c'est hallucinant tout ce qu'on a dans ce grand camion : des habits, des planches, des équipements, des outils...

"The more you have, the more you worry". Autre leçon de ce pays !

Une prolongation de dispo refusée dans un premier temps, des perspectives qui peuvent évoluer, ou pas... Là dessus, faute d'une patate générale, on a été malades quelques jours, totalement HS...

Et comme c'est un pays très "sec", l'alcool y est interdit, on n'a pas pu s'en prendre une bonne, ce qui aurait été apprécié parfois...

Vivants nous sommes, et nous n'avons pas fait que des AR Dhaka-Chittagong dans ce pays, et des visites de bureaux et d'ambassade, perdant un temps fou dans les transports urbains...

On y aura passé plus d'un mois, rencontré des gens formidables, et vu quelques trucs sympas...

La suite à suivre ! Le meilleur pour la fin qu'on disait...

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