Une entrée en Inde de haute lutte, après une longue journée passée dans les bureaux des customs Bangladeshi à Bénapole (A)....
L'Inde fait peur, on dit et lit tout et son contraire à son sujet...
Nous, elle nous a tapé dans l’œil et au cœur très vite (Cf. l'article introductif), et on est parvenu très facilement à trouver des spots paisibles.
Une entrée très tardive, nocturne, mais directement, les changements sont visibles... On n'est plus en pays musulman, les femmes sont présentes, et elles sont toutes joliment vêtues de saris colorés !
Notre premier spot n'est guère étudié, on se place dans le cœur du premier village dès la frontière passée...et le lendemain matin, l'un de nos voisins, Paul, nous invite gentiment au déjeuner dans sa famille ! Premier contact, et bel accueil !
Kolkata (B) sera la première ville sur notre route...
On ne dit plus Calcutta depuis 2001. Dès l'indépendance et jusque maintenant, les villes indiennes ont été renommées ; soit en ajustant l’orthographe anglaise à l'orthographe locale, soit en reprenant l'ancien nom local depuis un nom anglais dérivé de l'original, soit en changeant le nom d'origine européenne vers un nom d'origine indienne... L'usage populaire parfois dédit ces modifications, et certaines institutions ont gardé leur nom d'origine (à l'exemple de l'Université de Madras à Chennai). Il semblerait aussi que nous autres, petits français, conservons l'usage des nos anciens. Ce ne sera pas le cas dans ce blog, le temps des colonies est révolu !! ;)
Nous, on s'attendait à une pauvreté extrême dans cette mégalopole de quelques 15 millions d'habitants.
Oui, elle existe, mais comparée à Dhaka, capitale du Bangladesh que l'on a quitté très récemment, quelle évolution... Nous sommes surpris de trouver Kolkata organisée, civilisée et "presque" propre ! On ne s'habitue pas à la misère, la vie dans les bidonvilles et la mendicité continue de crever le cœur, le choc a été plus grand chez les voisins du Bangladesh !
La ville est connue pour avoir abrité la fondation des Missionnaires de la Charité, menée par Mère Térésa. La communauté existe toujours, et les centres sont toujours actifs.
Dans les beaux quartiers, les flics sont vêtus de gants blancs pour faire la circulation,
Plusieurs jours surveillés gentiment par la police montée sur notre spot aux alentours des terrains de sport et quasiment au centre de la ville.
Plusieurs jours à arpenter cette ville où de multiples vestiges d'une autre époque demeurent : elle a été la capitale des Indes britanniques tout de même (de 1773 à 1912). Cet héritage colonial se retrouve avec des monuments tels que la Victoria Mémorial (ici en photo), ou la cathédrale de St Paul...
D'autres bâtiments restent debout, sans trop d'argent pour les entretenir sans doute, et la végétation commence à regagner le terrain.
Cette ville est faite pour l'Urbex, on se plairait vraiment à pouvoir faire quelques "visites interdites" !
Le hasard faisant bien les choses, on est passé devant les locaux de l'Alliance Française, on y a rencontré son charmant Directeur, et pu nous rendre compte sur place d'un projet artistique de street art dans une maison d'accueil de transgenres.
Après la ville, bruyante et fatigante, on s'offre une halte méritée près d'une rivière dans un spot tranquille au possible (enfin, que l'on croit !!).
Après la session paddle qui attire quasiment tout le village d'à côté : Keutalagan.
On s'y retrouve accueillis comme des rois dans ce territoire rural et agricole, par quasiment notre famille.
On a vécu plusieurs jours au rythme de ce village, invités du déjeuner au diner dans plusieurs maisons différentes, où l'on était les seuls à manger !
Nos hôtes observant nos réactions...
On a dû insister pour partager un repas collégial.
On repart après une visite de l'école, une énorme brassée de légumes, une récolte de cahouètes (une première !!) et un gentil couple qui nous surnomme affectueusement "papa et maman".
Notre route longe ensuite la côte : Puri, Gopalpur... Les pêcheurs à l’œuvre avec leur technique et matériel nous laissent sans voix...
Ensuite, on parvient enfin à croiser la route de Claude et Alain (Cf. Rencontre) vers Bhavanapadu (D). Eux remontent au Nord vers le Népal, on descend au Sud.
Sur cette petite plage, on commence à parler de ponte de tortues olivâtres Ridley, c'est la pleine saison.
On admire le travail de sauvegarde des œufs, recherchés le matin, et mis à l'abri des divers prédateurs... On est à l'affut pour croiser le bout d'une patte de tortue, mais sans trop de résultats probants.
On profite plutôt du village, et de la mer, Philippe s'offre quelques sessions de surf...
Notre spot de bord de plage est aux abords du puits, et les rencontres quotidiennes se multiplient...
100 km plus au nord, sur un site plus officiel (Rushikulya Nesting point - E ), Claude et Alain nous informent qu'elles sont des centaines à parcourir la plage pour pondre... Allez, hop, on se décide à refaire ces km en sens inverse, grand bien nous en a pris !!
Ça nous a permis de tester nos première crêpes, mode campervan (on pense à Claude à chaque fois que l'on en fait dans Not'B !!), et d'assister à un spectacle des plus extraordinaires...
Les tortues olivâtres Ridley sont une espèce en voie de régression et font l'objet d'un plan de restauration.. Nombreux sont les prédateurs : l'homme déjà avec ses filets de pêche, ou le braconnage (car les œufs sont recherchés) ; chiens, oiseaux...
La ponte est un exercice bien difficile car cela demande pas mal d'énergie. Il faut remonter la plage, creuser un trou de 50 à 60 cm de profondeur. La ponte dure ensuite une vingtaine de minutes, le trou se comble d'une trentaine d’œufs à une centaine...
Après une période d'incubation d'une cinquantaine de jours, les petits sortent du nid pour rejoindre la mer.
Le spectacle offert par les tortues olivâtres Ridley ces 2 jours a été merveilleux de bout en bout, dans ce petit village coloré où on a même eu l'occasion d'être invités à un repas de mariage !
Car sur cette plage, et encore mille mercis à vous, Claude et Alain (Exploracy.fr), le ballet tortuesque est incessant ! Les traces sont multiples, certaines tortues creusent leur trou là où d'autres l'ont fait avant, découvrant les œufs et les exposant dangereusement.
En mer, outre Philippe, elles sont aussi des centaines... Si vous regardez bien, on voit quelques têtes ;)
Allez, quelques photos en prime !
Cathédrale St Paul à Kolkata
Le palais de justice à Kolkata
La maison de Mère Térésa à Kolkata
Quand les vieux bâtiments de Kolkata se font envahir par la végétation
Projet artistique : Aravani Art Project et un petit artiste français dans le groupe : Chifumi !
Dans le village de Keutalagan...
En sari, habillée par les femmes du village ! Il m'a fallu refuser avec force ce cadeau dont je n'aurais su que faire seule ;)
Repas collectif et heureux !
Priyabrata et sa jeune épouse : "nos chers petits"
Du côté de Puri !
Parc de conservation des oeufs de tortues à Bhavanapadu
La trace est unique, mais la tortue est passée par là !
Les femmes du village de Bhavanapadu : on travaille, on récolte l'eau au puits... Mais toujours avec le sourire !
En quête d'ombre avec Claude, à Rushikulya
Et des tortues ! par milliers... Les cycles naturels sont beaux !
Et la tortue olivatre Ridley est belle !