Soit, l'Inde, et on adore ce pays de ferveurs religieuses, et le pluriel a toute son importance !
D'autant que c'est en Inde qu'on découvre réellement et vraiment le chemin du Dhamma, la voie de Buddha.
Pourtant, et parce qu’on adore aussi les souvenirs qui enchantent la mémoire, et surtout, parce qu’on n’a pas épuisé notre merveilleux filon, il est temps d’aborder le volet spirituel dans le pays mongol.
Plus que les religions, les croyances en Mongolie sont diverses et tenaces !
Quelques rites chamaniques et tengriques de l’Antiquité y subsistent toujours…
Dans le tengrisme, la nature est sacrée ! Une base presque évidente dans un tel environnement !
L’éternel ciel bleu a une importance fondamentale chez les mongols,
Il est considéré comme le père, la terre comme la mère ; et tous 2 sont protégés par les âmes des ancêtres !
Tout déséquilibre entre le monde des hommes et la nature est source de calamités.
On ne laisse pas de traces de son passage.
On n’inflige pas de cicatrices à la terre en comblant les trous des pieux enfoncés au sol pour attacher les chevaux, et c’est aussi la raison pour laquelle les bottes mongoles ont la pointe recourbée vers le ciel.
Les exploitations minières actuelles sont une véritable infamie pour de nombreux mongols (et peut-être même pour certains qui y travaillent)
C’est aussi la raison pour laquelle les mongols accrochent des khatag (foulards bleus en hommage au ciel) sur certains arbres ou sur les ovoos.
Les ovoos sont des cairns juchés au somment des cols.
Les voyageurs y font halte, rajoutent une pierre (ou des sous, ou des objets en rapport avec la route, ou de la nourriture pour les dieux… etc…un quasi dépotoir parfois ;) ) en remerciant pour leur voyage en toute sécurité...
D'autres rituels se greffent : en faire 3 fois le tour en y faisant des vœux, jouer aux osselets présents sur place.
Souvent également, le mongol jette en l’air quelques gouttes de vodka avant d’avaler son verre, et d'autres pratiques de ce type pour partager avec papa et maman;)
Quelque part en Mongolie, Not'B a son ovoo, au sommet d'une colline... Des quelques cailloux présents à notre arrivée, on trouvait ensuite un bel hommage au ciel et aux vents à notre départ !
A l’époque de Gengis Khan, qui relevait à titre personnel du tengrisme, toutes les pratiques religieuses étaient autorisées. Il estimait à juste titre que l’intolérance religieuse était source de violence, il instaura donc la liberté de culte dans les régions de son empire, et accorda des avantages fiscaux aux différents cultes.
Vu la taille de son empire, on peut le comprendre aisément ! Bouddhisme sur sa partie chinoise, islam sur sa partie kazakhe, orthodoxe vers la Russie, et même un peu de catholicisme vers l’Europe.
L’histoire mouvementée de ce vaste empire, devenu un petit état tampon entre la grande Chine et la grande Russie sera compliquée pour les religieux. En 1921, la Mongolie connait sa révolution communiste, le petit Staline mongol (Tchoibalsan) ordonnera des purges qui feront des milliers de morts. Les premières cibles seront les moines bouddhistes (des parasites au crochet de la belle société collectiviste, selon eux) : la plupart des monastères sont détruits et la pratique religieuse est quasiment interdite.
On parle d’une époque pas si lointaine, on est à la fin des années 30, et si certains connaissent des folles années, pour d’autres, elles sont déjà sombres…
Dans ce pays, le tengrisme a absorbé les pratiques religieuses bouddhistes, ce qui pourrait créer chez un moine tibétain suivant le chemin du Dhamma quelques confusions ;)
Le bouddhisme pénètre réellement la Mongolie avec le moine Zanabazar au 17ème siècle Zanabazar était un prince mongol, de la lignée de Gengis Khan, reconnu aussi pour ses connaissances religieuses très jeune. Il a donc été élevé au Tibet, dans la tradition du bouddhisme, Artiste, compositeur de musique, philosophe, il est étroitement associé à ce pays mongol, ne serait-ce que pour l'écriture qu'il a inventé et le Soyombo : symbole qu'on retrouve sur le drapeau mongol – Cf. Article Introductif.
Le bouddhisme mongole regorge de symboles géométriques, que l'on retrouve partout, devant les yourtes, sur les vêtements,... il existe 8 "symboles auspicieux", réputés pour porter bonheur : la conque, le parasol, les poissons, l'urne, la roue, la bannière, le lotus et le nœud. D'autres symboles comme la svastika qui représente Vishnu (et non le fascisme) sont pléthore dans ce pays.
On trouve sur la plupart des toitures des monastères "la roue du Dharma (ou Dharma chakra, ou khorlo, ou roue de la loi)". Cette roue est l'un des plus anciens symboles bouddhiques, et représente la libération permise par l'enseignement du Bouddha, ainsi que sa propagation. Quelque soit le sens donné au mot Dharma ou Dhamma, utilisé également par les religions indouistes, jaïn et sikh, les notions de vertu, de moralité et de devoir y sont toujours associées.
Selon la légende, le premier sermon du Bouddha était si admirable que même les animaux venaient l'écouter, et c'est la raison pour laquelle cette roue est souvent encadrée par des biches.
Le premier temple qui a croisé notre route est celui du petit village de Tsetsen,
Un temple relativement grand, avec des statues extérieures dorées.
Un jeune homme en avait fort heureusement les clés ; on a pu visiter l'ensemble de l'édifice, rentrer dans tous les bâtiments, de la salle de prière en passant par la bibliothèque et des résidences.
Des photos, des images, mais peu d'explications possibles, notre guide n'étant pas anglophone...
Et pas d'informations accessibles sur la toile.
Un temple sans nom, sans informations, mais qui vaut pourtant la peine
On s'est offert ensuite le plaisir de faire le détour par le seul monastère épargné : celui d'Amarbayasgalant (qui signifie félicité tranquille). Il est difficilement accessible, une quarantaine de kilomètres sur une piste cahoteuse (soit plus de 2 heures), ce qui explique peut-être la préservation de ces lieux, quoiqu'il a été dépouillé de nombreuses statues, et autres richesses...
Réveil à 5 heures du matin pour profiter de la quiétude et de la lumière naissante sur le site.
Un monastère presque chinois, car construit aux alentours de 1730, mais sous influences mongoles et tibétaines, ce qui confère à l'ensemble une architecture spécifique.
Il a été construit pour y déposer les restes du fameux lama Zanabazar.
Sur la colline qui surplombe l'ensemble se trouvent une grande statue et un stupa qui rappelle (parait-il) celui de Bodnath à Katmandou (information à confirmer... )
Toujours dans le sillage de Zanabazar, on a fait le détour par le monastère ermitage construit par ses soins, celui de Tovkhon (=pays de la solitude heureuse). Il se situe dans la vallée de l'Orkhon, est perché et offre une vue exceptionnelle.
On arrive d'abord à une première plateforme où se trouvent plusieurs temples.
Un peu plus haut, une source coule, et on peut voir une grotte appelée "le ventre de la mère".
On ne peut y entrer qu'en rampant, et on a juste l'espace pour se contorsionner, se tourner sur soi-même pour s'en extraire, purifié (comme une naissance, ou plutôt une renaissance spirituelle).
Tout en haut, on peut voir un ovoo.
A noter que ce on est masculin, car les femmes ne sont pas autorisées à accéder à ces sommets !
On reste donc en bas, seule et heureuse, car le lieu se donne à écouter et à résonner !
En suivant ensuite la vallée de l'Orkhon, on arrive au monastère d’Erdene Zuu (=temple joyau) à Kharkhorin, où il ne reste que 3 temples dans une immense enceinte quasi vide…
Ces temples ne sont plus que rarement des lieux de culte, ayant été transformés en musée dans les années 1940.
Construit en 1585, il comptait ces trois temples, un couloir intérieur, une enceinte, et 4 gigantesques portes. Beaucoup de structures s'accumulent progressivement tout autour.
Aux alentours de 1800, le monastère contenait plus de 500 habitations, dont 62 temples, et il hébergeait de très nombreux lamas.
L’enceinte extérieure fut ensuite construite pour protéger la forteresse, comprenant 108 stupas (108 étant le nombre de perles que l'on peut trouver dans un rosaire bouddhiste).
Chaque stupa était unique à l'origine, du nom des donateurs, mais les purges des années 1930 ont été radicales en terme de destructions et de saccages;
La légende veut que la "petite" préservation des lieux soit liée à la volonté du président américain Roosevelt qui en avait fait la demande auprès de Staline.
Dernière halte à Bayan Uul où ce qu'on croyait être un temple (à l’architecture étrange) était en fait une sorte de mausolée à la gloire des khans et leurs épouses.
Une charmante visite guidée pour nous,
Un pays mongol qui peut se délecter de partout (à l'exception des papilles gustatives), visuellement, spirituellement et librement.
Quelques images en plus ! Recevez les avec joie et bonheur !! ;)